Nokia, colosse finlandais aux pieds d’argile ?
Nokia. Pour ceux qui ne le savent pas, c’est une ville finlandaise. Mais pour le commun des mortels, Nokia est avant tout une grande marque de télécommunications. Premier grand groupe à avoir fait le pari du mobile pour tous au début des années 1990, Nokia s’est très rapidement développé à l’international, avant de faire face à une concurrence de plus en plus féroce dans les années 2000.
Au tournant des années 2000, en plein cœur de la bulle spéculative sur les nouvelles technologies, Nokia, alors première capitalisation boursière en Europe devant BP Amoco, a pu représenter jusqu’à 4% du PIB finlandais et 70% de la capitalisation boursière de la bourse d’Helsinki. La capitalisation boursière de Nokia était alors d’environ 200 millions d’euros, soit près de deux fois le PIB finlandais. Près de 300 entreprises finlandaises (comme Perlos), soit plus de 20000 emplois, travaillaient alors pour le géant finlandais dont les exportations représentaient près du quart des exportations finlandaises. La Finlande a même pu être alors surnommée alors Nokialand. Aujourd’hui, Nokia possède près du quart du marché mondial mais a perdu beaucoup de son autorité dans le secteur de la téléphonie mobile, où il avait possédé jusqu’à 50% de parts de marché. Ses difficultés ces dernières années face à la concurrence de puissantes firmes comme Apple ou Samsung, ainsi que ses retards pris dans la mise en œuvre de nouvelles technologies (notamment le tactile), ont contribué à cette érosion. Pire : malgré l’augmentation de ses ventes en volume, le chiffre d’affaires de Nokia est en baisse. Nokia a finalement dû se résigner à licencier des milliers de salariés à travers le monde et ne représente « plus que » 1,2% du PIB finlandais. D’autres entreprises innovantes ont pris le relai, comme par exemple Rovio, créateur du célèbre jeu pour téléphones mobiles Angry Birds.
2012 : un renouveau à l’horizon ?
Afin de rebondir, Nokia a annoncé, le 11 février 2011, un partenariat majeur avec Microsoft qui équipe désormais les téléphones de la marque finlandaise avec son système d’exploitation pour mobiles, Windows Phone. Un séisme pour tout le pays qui voyait son fleuron technologique lier son sort à celui de Microsoft (au lieu de se tourner vers la plateforme Android), quelques mois après celui de la nomination de Stephen Elop (un Canadien), premier non-Finlandais à la tête du groupe finlandais. Le 26 octobre dernier, la marque finlandaise présentait son premier smartphone fonctionnant sur Windows Phone, le Lumia 800. Entre temps, Nokia est passé à la troisième place derrière Apple et Samsung en nombre de téléphones vendus au deuxième trimestre 2011. Avec de telles transformations, les Finlandais ont l’impression que Nokia a perdu son âme. Un mal pour un bien ?